Les orateurs et oratrices
Denis Bartolo (LPENSL, Lyon), prix Ancel 2019
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Denis Bartolo est professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, il combine expériences et théorie pour étudier la physique de la matière molle. Depuis dix ans il s’en en particulier spécialisé dans l’étude de la matière active. Avec son équipe, il a introduit une description prédictive des flux de foules humaine, et a créé les premiers fluides actifs synthétiques dont les unités de bases se propulsent en obéissant aux même symétries que les nuées animales (flocking). Avec ses collègues de l’université de Chicago, il a aussi démontré comment les solides composés d’unités actives peuvent présenter une viscosité et une élasticité impaire qui défient notre intuition. Au delà de la matière active, il a eu des contributions pionnières et essentielles dans un large spectre de domaines allant de la physique du mouillage à celle des phases frustrées. L’originalité de ses travaux le place à l’avant poste de la recherche internationale en physique de la matière molle. Il a été nommé Membre de l’Institut Universitaire de France en 2012, il est fellow de l’American physical Society, et a obtenu une bourse ERC Advanced Grant en 2021. Il est aussi Lead Editor de la prestigieuse revue Physical Review X. |
Christopher Bäuerle (Institut Néel, Grenoble)
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Christopher BÄUERLE is Research Director at the NEEL Institute – CNRS, Grenoble. He received his B.S degree in 1990 from the University of Karlsruhe, Germany, his M.S. degree in 1992 from the University of Massachusetts, Amherst, USA and his PhD degree in 1996 from the University Joseph Fourier, Grenoble, France. After working for two years at the University of Tsukuba and the University of Tokyo, he joined the NEEL Institute in 1998. He made significant contributions to the field of symmetry-breaking phase transition using ultracold superfluid 3He as well as to the understanding of phase coherence in mesoscopic systems. More recently his research interests focus on single-electron transport using surface acoustic waves as well as ultrashort charge pulses with the aim to realize electronic flying qubits. He has been invited researcher at Boston University, University of Taipei, University of Tokyo, RIKEN, AIST and Osaka University. |
Ludovic Berthier (L2C, Montpellier), médaille d'argent 2023 de CNRS Physique.
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Directeur de recherche CNRS au laboratoire Charles Coulomb à Montpellier, spécialiste des systèmes désordonnés, professeur invité à l’université de Cambridge (Grande-Bretagne). Ludovic Berthier a introduit en physique des systèmes vitreux de nouveaux concepts et des méthodes théoriques majeures et a été l'un des premiers à explorer la notion de température effective dans les systèmes hors équilibre. le chercheur a participé à la mise en évidence numérique et expérimentale des hétérogénéités dynamiques dans les verres, un concept qui a bouleversé la compréhension de ces systèmes. Ses recherches tirent largement parti de l’utilisation de techniques numériques, notamment celles qu'il a mises au point comme l'algorithme de Monte-Carlo swap. Cette méthode a permis, pour la première fois, de réaliser numériquement l’étude de propriétés physiques des solides amorphes dans des conditions comparables aux expériences. Il en résulte une impressionnante série de résultats, qui lui valent une reconnaissance internationale dans son domaine. Il a obtenu une bourse ERC Starting Grant en 2012 et est l’un des investigateurs principaux du projet de la fondation Simons « Cracking the glass problem ». |
Marie-Paule Besland, Laurent Cario, Benoît Corraze, Etienne Janod, Julien Tranchant (IMN, Nantes), prix Félix Robin 2023
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Le groupe de l'Institut des Matériaux de Nantes (CNRS, Université de Nantes) constitué de Marie-Paule Besland, Laurent Cario, Benoît Corraze, Etienne Janod, et Julien Tranchant, a conçu, étudié, et exploité dans les 20 dernières années de nouveaux isolants de Mott aux propriétés exceptionnelles. Ces derniers peuvent devenir conducteurs avec des temps de transition extrêmement rapides sous l'application d'impulsions électriques de faible tension. Cette nouvelle électronique appelée "Mottronique" permet la production de mémoires de Mott intégrées sous forme de couches minces sur des substrats de grande dimension pour le stockage d'informations ou encore la fabrication de réseaux de neurones économes en énergie pour l’intelligence artificielle. Ce travail original a été mené par un groupe de chercheurs (E. Janod, B. Corraze, M.P. Besland, J. Tranchant et L. Cario) au carrefour de la chimie du solide, de la physique de la matière condensée et de l’ingénierie des matériaux. Ce groupe s’illustre tant sur le plan fondamental qu’en terme d’innovation sur les mémoires et neurones à base d’isolants de Mott. Pour l'ensemble de ses résultats, Marie-Paule Besland, Laurent Cario, Benoît Corraze, Etienne Janod, et Julien Tranchant sont les lauréats du prix Félix Robin 2023 décerné par la Société Française de Physique.
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Vincent Bouchiat, Behnaz Djoharian (Grapheal, Grenoble), prix Yves Rocard 2023
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Vincent Bouchiat est Président, co-fondateur de la société Grapheal. Avant de co-fonder Grapheal en 2019, Vincent était chercheur au CNRS depuis 1997, d’abord à l’Université de la Méditerranée Marseille Luminy puis à l'Institut Néel à Grenoble. Ses travaux portent sur la synthèse des nanomatériaux et leurs applications pour l’électronique quantique. Diplômé de l'ESPCI en1993, il a soutenu sa thèse au CEA-Saclay en 1997 sur les circuits quantiques supraconducteurs. Il travaille sur les applications de l’électronique moléculaire pour la bioélectronique et la médecine depuis 2013.
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Behnaz Djoharian est Directrice du digital et des systèmes d’information et co-fondatrice de Grapheal. Diplômée de L'École nationale supérieure d'informatique et de mathématiques appliquées (ENSIMAG), elle s’est spécialisée dans le design et la programmation de systèmes embarqué. Avant de créer Grapheal, elle a participé en tant qu’ingénieure et cheffe de projet à la Recherche et au développement au sein de trois startups de la région Grenobloise depuis 1995.
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Thomas W. Cornelius (IM2NP, Marseille)
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Thomas W. Cornelius is CNRS research director at the Institute for Materials, Microelectronics and Nanoscience of Provence (IM2NP) in Marseille. After his studies in physics and his PhD at the Ruprecht-Karls University in Heidelberg (Germany), he performed a postdoctoral fellowship at the GSI Helmholtz Center for heavy ion research in Darmstadt (Germany) followed by a postdoc at the ID01 beamline at the European Synchrotron ESRF in Grenoble before joining CNRS in 2011. His research focuses on the nanomechanical properties of nanostructures and the structure-property relationship in functional materials at the nanoscale using synchrotron X-ray diffraction methods such as Bragg coherent X-ray diffraction imaging, which is a novel lensless imaging technique with unprecedented picometer displacement resolution, scanning X-ray diffraction microscopy, or Laue microdiffraction. He develops original in situ experiments allowing for investigating the strain response and plasticity in functional nanomaterials during the application of mechanical, electrical, or thermal actuation. He was a member of the CNRS National Committee section 05 from 2016 to 2021. He currently manages the CNRS funded research network GDR CohereX on science with coherent X-rays at 3rd and 4th generation synchrotron sources.
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Martien Den-Hertog (Institut Néel, Grenoble)
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Martien Den-Hertog, directrice de recherche au CNRS à l'Institut Néel depuis 2022 (CR entre 2010-2022), travaille sur la caractérisation de dispositifs nanométriques. Elle a obtenu sa maîtrise en chimie et physique à l'université d'Utrecht en 2005 et son doctorat en 2009 à l'université Joseph Fourier de Grenoble sur la microscopie électronique à transmission des nanostructures. Elle s'intéresse à la relation structure-propriétés des nanofils semi-conducteurs en utilisant la microscopie électronique à transmission (TEM), la spectroscopie optique et le transport d'électrons, ainsi que des expériences TEM in-situ. Elle a reçu une bourse ERC Starting Grant e-See en octobre 2018. |
Wiebke Drenckhan (ICS, Strasbourg)
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Wiebke Drenckhan est directrice de recherche au CNRS à l'Institut Charles Sadron à Strasbourg, où elle s'est installée après avoir travaillé au Laboratoire de Physique des Solides à Orsay pendant 10 ans. Elle a obtenu son doctorat en 2004 au Trinity College de Dublin, en Irlande, après avoir étudié la physique et les mathématiques en Allemagne et en Nouvelle-Zélande. Ses activités de recherche se situent à l'interface entre la physique et la physico-chimie et visent à améliorer notre compréhension des systèmes dispersés - tels que les mousses et les émulsions - à l'état liquide ou solide (et surtout aux états entre les deux...). Cela concerne en particulier leur génération, leur stabilité et leurs relations structure/propriétés. Elle participe également activement à des activités de médiation scientifique à l'interface art/science. |
Ivan Favero (MPQ, Paris), prix Ancel 2023
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Ivan Favero, directeur de recherche au laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques de l’Université Paris Cité et du CNRS, étudie l’interaction entre la lumière et les systèmes nanomécaniques. Ses recherches se situent à la frontière entre l’optique, la matière condensée, la physique quantique, l’ingénierie et les nanotechnologies. Dans le but de toujours mieux contrôler le couplage entre photons et vibrations mécaniques, son équipe a développé de multiples structures artificielles aujourd'hui nano-fabriquées sur semiconducteurs, bénéficiant des atouts technologiques de la nano-photonique intégrée. Des dispositifs et instruments originaux sont nés de ces travaux, permettant de mesurer localement la matière, solide, molle ou liquide, à des échelles de temps et dans des configurations qui étaient restées difficiles à explorer. |
Michel Hehn (IJL, Nancy)
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Michel Hehn est professeur à l’Université de Lorraine. Sa carrière est consacrée au nano-magnétisme et au transport électronique dépendant du spin dans une grande variété de nanostructures magnétiques multicouches. Par le passé, il a eu des contributions significatives en étudiant les jonctions tunnel magnétiques avec des résultats applicatifs (capteur ASB pour l'industrie automobile), les textures magnétiques, les couplages magnétiques inter et intra nanostructures. Depuis 10 ans, en combinant sciences fondamentales et connaissances technologiques, il a abordé la physique du transport d'électrons chauds polarisés en spin et le renversement de l’aimantation à l’échelle femtoseconde. Par un développement progressif et maitrisé de multicouches complexes, il a démontré avec ses collègues de l’Institut Jean Lamour de Nancy que l’aimantation d’une nanostructure pouvait être renversée, sans champ magnétique, par une impulsion laser ultrabrève unique dans une grande variété de matériaux magnétiques. Il a été nommé Membre de l’Institut Universitaire de France en 2008 et en 2018. Il a été récipiendaire du Prix Yves Rocard 2010 de la Société Française de Physique pour l’invention et le développement technologique d’ « Une nouvelle génération de capteurs magnétiques pour l’ASB de la société SNR ».
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Amélie Juhin (IMPMC, Paris), prix Ancel 2022
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Amélie Juhin est Directrice de Recherche CNRS à l’Institut de Minéralogie, de Physique des Matériaux et de Cosmochimie à Paris. Spécialiste de spectroscopies de cœur sur rayonnement synchrotron utilisant des rayons X polarisés, elle a contribué à développer une nouvelle spectroscopie magnétique à haute énergie. Elle étudie avec son équipe des matériaux magnétiques aux propriétés remarquables, comme des molécules-aimants, des liquides magnétiques et des nano-oxydes biogéniques, tout en développant des aspects méthodologiques dans le domaine des dichroïsmes de rayons X. L’originalité de son approche est de combiner expériences sur grands instruments, simulations et développements théoriques. Amélie Juhin est lauréate du Prix Ancel 2022 de la Société Française de Physique. |
Véronique Lazarus (ENSTA, Palaiseau)
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Véronique Lazarus est actuellement professeure à l’ENSTA/Institut Polytechnique de Paris et chercheuse à l’Institut des Sciences de la Mécanique et Applications Industrielles (IMSIA, UMR CNRS, EdF, CEA, ENSTA Paris). Elle s’intéresse à la propagation des fissures dans le cadre de la mécanique/physique de la rupture fragile. Elle cherche à comprendre et à prédire quand et comment les fissures se propagent. Son approche se fonde sur la mécanique théorique des milieux continus, sur le ciblage de la physique des phénomènes en jeu, et sur un dialogue ́etroit entre simulations expérimentales et numériques. Cette approche à la frontière de plusieurs disciplines et compétences est le fruit d’un parcours qui a commencé à Paris en 1994 au Laboratoire de Modélisation en Mécanique (intégré depuis dans l’Institut Jean d’Alembert) où elle a acquis des bases théoriques solides en développant des modèles mathématiques et numériques en mécanique de la rupture. De 2007 `a 2017, grâce à son passage au laboratoire Fluides, Automatique et Systèmes Thermiques (FAST, UMR Univ Paris Sud/CNRS), elle se rapproche des physiciens et des expérimentateurs, et y initie de nouveaux projets en particulier sur des problèmes de multi-fissuration apparaissant lors du séchage de suspensions colloïdales. Dans la continuité de ce parcours, elle coordonne actuellement plusieurs projets en collaboration avec des partenaires académiques et industriels, visant à mieux prendre en compte certains chargements mécaniques complexes (mode III notamment), l’anisotropie ou les hétérogénéités matérielles. Elle est reconnue à l’international pour des modèles innovants permettant de quantifier finement (i) certains aspects tridimensionnels et complexes de la géométrie des fissures et (ii) leur impact sur la résistance à la rupture, qui constituent encore aujourd’hui des verrous scientifiques importants. Les enjeux sociétaux vont de la fiabilité des composants sensibles (nucléaires, aéronautiques...) à une réduction de leur empreinte carbone.
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Laurent Lombez (LPCNO, Toulouse)
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Laurent Lombez est chercheur CNRS au Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-Objets (LPCNO). Après son doctorat à l'INSA Toulouse sur l'injection électrique et optique de spin dans des nanostructures semi-conductrices, il a rejoint l'Université de Cambridge où il a effectué un postdoc de deux ans au Cavendish Laboratory sur la spectroscopie optique des centres de couleur dans le diamant. Après 2009, il a travaillé à l'IPVF à Palaiseau comme chercheur CNRS où il a développé une plateforme optique multidimensionnelle (images de luminescence résolues en temps et en spectre) pour caractériser les matériaux et dispositifs photovoltaïques. Depuis septembre 2019, il travaille au LPCNO où il s'intéresse principalement à l'étude et au contrôle des propriétés de transport afin de développer des matériaux et des dispositifs pour l'optoélectronique ainsi que la spin(valley)tronics. |
Freek Massee (LPS, Paris-Saclay)
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Freek Massee, CNRS condensed matter experimentalist at the Laboratoire de Physique des Solides in Orsay since 2015 (CR since 2017). He obtained his PhD in physics at the University of Amsterdam in 2011 followed by a postdoc at Cornell University, in both cases focussing on the atomic scale study of unconventional superconductors and related correlated electron systems. At the LPS he built a scanning tunnelling microscope (STM) that can detect both the conventional average current as well as current noise, enabling new insights into dynamics at the atomic scale. He received the CNRS Bronze medal in 2021. |
Frédéric Milla (EPFL, Lausanne), prix Charpak-Pritz 2023
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Frédéric Mila is a condensed matter theorist at EPFL. His PhD in Saclay on surface phonons was partly experimental, and since then most of the problems he has worked on have been motivated or inspired by experiments. During his first post-doc at ETH Zürich with Maurice Rice, he developed a model of the hyperfine coupling between the spins located at the copper site and the neighbouring oxygen ions in high-temperature superconducting cuprates. This model led to predictions that were shortly after confirmed by NMR experiments done in the group of Charles Slichter, a result that landed direct support to the one-band description of these materials, and to the role of magnetic fluctuations. He then started to work on the magnetic properties of Mott insulators, first as a post-doc (Rutgers and Neuchâtel), then as a chargé de recherche at CNRS in Toulouse. He came up with a microscopic theory of the low-lying singlets of the kagome spin-1/2 Heisenberg model, supporting the scenario of a resonating-valence bond (RVB) ground state in that system. He also showed that the spin-1/2 ladder has a 1/2-magnetisation plateau if the inter-dimer coupling is frustrated, opening the way to the experimental investigation of magnetization plateaus in Mott insulators. In parallel, motivated by the properties of Mott insulators with orbital degeneracy, he started to work on SU(N) model, an endeavour that led years later, in collaboration with a colleague from Canada, Ian Affleck. to the generalisation of Haldane’s conjecture to SU(3). Since he came to Lausanne in 2000, Frédéric Mila has become a leading figure in the field of frustrated magnetism. Thanks to extensive collaborations with experimental groups in France, Switzerland, Japan and the US, he has contributed to the identification of a remarkable series of magnetization plateaus in a 2D cuprate, SrCu2(BO3)2, and to the explanation of another remarkable property of that system, a critical point analog to that of water. In 2005, he took part in the creation of the “Highly Frustrated Magnet” program of the European Science Foundation and sat on its steering committee until 2011. In 2007, he organised a summer school and workshop on Highly Frustrated Magnets at ICTP Trieste, and in 2011, with two French colleagues, he co-edited the reference book on Highly Frustrated Magnets (Springer). |
Cécile Monteux (SIMM, Paris)
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Cécile Monteux a une formation d'ingénieur chimiste complétée par un master en 'physique des liquides'. Après un doctorat à l'ENS sur l'adsorption et la rhéologie interfaciale de mélanges polyélectrolyte/tensioactif, elle effectue un postdoc à Stanford sur les interfaces recouvertes de colloides puis au SIMM de l'ESPCI où elle a travaillé sur le mouillage et le séchage. Elle y obtient un poste de chargée de recherche en 2007 puis devient directrice de recherche en 2020. Son activité de recherche, autour d'interfaces liquides réactives, se situe à l'interface entre chimie des matériaux et hydrodynamique, cherche à comprendre comment des perturbations de la dynamique de molécules tensioactives contrôlent les écoulements interfaciaux et les propriétés macroscopiques de mousses et d'émulsions. Elle a par exemple étudié des tensioactifs photostimulables dont la réaction avec la lumière provoque de multiples écoulements dans des films liquides et des mousses jusqu'à leur déstabilisation; plus récemment elle a montré que l'assemblage de polymères à des interfaces liquides par des liaisons non covalentes permet de contrôler la rhéologie interfaciale et ainsi la stabilité et la déformation de gouttes dans des écoulements microfluidiques. Actuellement elle décline ces idées de réactivité interfaciale avec des systèmes d'émulsions dont la phase continue se solidifie par congélation et à des réactions chimiques utilisant le gaz des bulles pour oxyder des métaux. |
Magali Putero (IM2NP, Marseille)
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Magali Putero est professeure à Aix-Marseille Université (France) et co-responsable de l'équipe Réactivité et Diffusion aux Interfaces (RDI) à l'Institut des Matériaux Microélectronique Nanosciences de Provence (IM2NP-CNRS). Physicienne par approche expérimentale, elle s’est spécialisée dans l’étude des propriétés de transfert de charges des matériaux pour la microélectronique et des mécanismes de transitions de phase et de réactions à l'état solide associées. Elle développe également des techniques d’analyse par diffraction et réflectivité des rayons X (XRD, XRR), adaptées aux sources synchrotron ou de laboratoire, et couplées in et ex situ à des mesures de résistivité électrique. Elle est reconnue pour ses travaux sur les matériaux utilisés dans les mémoires émergentes à changement de phase (PCRAM) ou à filaments (CBRAM). C’est dans cette thématique (matériaux à changement de phase) qu’elle coordonne les contrats SOW-GST en collaboration avec STMicroelectronics. Elle est également co-coordinatrice d’un GT de l’Initiative Microélectronique du CNRS et de l’axe caractérisation avancée du GDR Chalco. Plus récemment, ses recherches se sont tournées sur la réalisation de métasurfaces optiques actives en combinant son expertise dans le domaine des matériaux à changement de phases, aux métasurfaces diélectriques réalisées par lithographie par nano-impression (NIL) en collaboration avec la start-up Solnil. |
Benoît Roman (PMMH, Paris)
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Benoît Roman est Directeur de Recherche au CNRS et travaille au laboratoire Physique et Mécanique des Milieux Hétérogènes dans l’équipe MecaWet avec José Bico et Etienne Reyssat. Il s’intéresse aux phénomènes élastocapillaires couplant déformation de structures élancées (tiges et plaques) et tension de surface, de la coalescence des cheveux mouillés à l'origami capillaire. Il étudie également la mécanique de la déchirure pour décrire les motifs d’affiches déchirées ou prédire les chemins de rupture de plaques minces fragiles. Plus récemment, il s’inspire de la morphogenèse biologique pour fabriquer des structures capables de changer de forme et se reconfigurer en couplant géométrie et instabilités dans des matériaux actifs. Benoît Roman est également impliqué dans la transmission de la sciences au grand public et a co-écrit le livre «Du merveilleux caché dans le quotidien, la physique de l’élégance» (Flammarion). Il a dirigé le GDR MePhy qui favorise les liens entre les communautés de physiciens et de mécaniciens et il s’intéresse à leur dialogue avec d’autre disciplines telles que l’infographie et le design. |
Cécile Sykes (LPENS, Paris)
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Cécile Sykes est directrice de recherche au CNRS. Physicienne du solide de formation (Doctorat en physique des semi-conducteurs), elle a effectué un post-doc en matière molle en partenariat avec Rhône-Poulenc (Rhodia) sur la stabilité des films fins liquides. Elle entre au CNRS en 1992, puis s'intéresse à la fin des années 90 à l'application des concepts de physique de la matière molle aux systèmes vivants à l'Institut Curie à Paris. Avec son équipe, elle conçoit des systèmes biomimétiques de la motilité cellulaire qui permettent d’élucider les mécanismes physiques et mécaniques de la production de force et des déformations par l'assemblage du biopolymère actine. Depuis 2021, à l'ENS Paris, Cécile Sykes étudie la déformation du noyau par le cytosquelette lors de la migration cellulaire confinée. Cécile Sykes a enseigné la physique statistique et la physique des polymères biologiques à l’Ecole Polytechnique, elle est déléguée scientifique à CNRS Physique. |
Anne Tanguy (ONERA)
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Anne Tanguy est Directrice Scientifique du Domaine Matériaux et Structures de l’ONERA depuis février 2020. Diplômée de l’Ecole Polytechnique, elle est Professeur de Génie Mécanique à l’INSA de Lyon, laboratoire LaMCoS, depuis 2015, après avoir été responsable d’un groupe sur l’analyse multi-échelle de la réponse mécanique des matériaux solides à l’Institut Lumière-Matière à l’université Lyon 1. Après une thèse portant sur l'étude du frottement entre surfaces rugueuses, elle travaille depuis une vingtaine d’années sur l’étude théorique et numérique de la réponse élasto-plastique, vibratoire, et thermique des matériaux amorphes - principalement des verres - et des systèmes désordonnés, et plus généralement sur l’origine physique des lois de comportement thermo-mécaniques à partir de calculs de dynamique moléculaire, et leur implémentation dans des calculs de structure. Elle a piloté plusieurs projets ANR/Régionaux/Européens sur les mécanismes de dissipation à petite échelle, et la réponse mécanique hétérogène dans les verres, impliquant plusieurs entreprises dont l'entreprise Saint-Gobain avec laquelle vient d'être créé à l'INSA le laboratoire hors murs MATILDE. Elle a écrit une cinquantaine d’articles ayant recueilli au total près de 4000 citations. |
Emmanuelle Tsitrone (IRFM-CEA, Cadarache)
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Emmanuelle Tsitrone est une experte des interactions plasma-paroi dans les machines de fusion contrôlée, travaillant à l’Institut de Recherche sur la Fusion Magnétique (IRFM) de la Direction de la Recherche Fondamentale (DRF) au Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA). Après des études d’ingénieur généraliste, elle découvre la physique des plasmas lors d’un séjour d’un an à l’université de Cornell (USA). Elle obtient son doctorat en physique des plasmas en 1995 (IRFM/Université d’Aix-Marseille), puis se spécialise dans les interactions entre le plasma et les parois des machines de fusion, menant des expériences sur le tokamak WEST, opéré par l’IRFM, comme sur le tokamak européen JET (UK). Elle travaille en particulier sur la rétention des isotopes de l’hydrogène (le combustible de la fusion) dans les différents matériaux utilisés pour les composants face au plasma (carbone, tungstène notamment). A mi-chemin entre ingénierie et physique, elle s’intéresse aux problématiques d’intégration entre plasma et composants, qui font partie des défis à résoudre sur la voie d’un futur réacteur de fusion contrôlée. Depuis 15 ans, elle contribue à coordonner les efforts de la communauté dans ce domaine au sein de différentes structures, que ce soit au niveau européen ou international. Elle coordonne actuellement au sein du consortium EUROfusion la Task Force qui pilote le programme scientifique des 5 machines de fusion européennes en opération. |
Annie Viallat (CINAM, Marseille)
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Annie Viallat est directrice de recherche au CNRS. Ingénieur de l'Ecole Polytechnique (Paris, France), elle a obtenu son doctorat de physique à l'Université de Grenoble (France) en 1987, qui a porté sur les gels de polymères et la RMN. Après un post-doc sur la théorie des polymères conducteurs au département des matériaux (Université de Californie, Santa Barbara), elle rejoint le Laboratoire de spectrométrie physique (Grenoble) en 1989, où elle a étudié les gels de polymères et les solutions hétérogènes de polymères. Ses recherches se sont orientées vers la physique des systèmes vivants en 1999. De 2005 à 2015, elle a dirigé un groupe à Marseille au laboratoire Adhésion et Inflammation sur la dynamique des microécoulements de vésicules et de cellules sanguines. Depuis 2016, elle dirige le département "Physique et ingénierie pour le vivant" au CINaM (Marseille). Elle s’intéresse aux fluides biologiques et aux questions d’optimisation et de robustesse des écoulements dans les systèmes biologiques. Elle travaille d’une part sur la matière active, épithéliums ciliés et clairance mucociliaire; et d’autre part, sur la circulation des cellules sanguines dans le réseau microvasculaire et dans la rate, notamment la microcirculation des globules rouges drépanocytaires.
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